Une autre conception de l'entrepreneuriat

Web 2.0 + World = le web au carré !

L’avenir du web n’en finit pas de faire couler de l’encre... numérique. Après le Web 3.0, le cloud computing voilà que le concept de Web Squared arrive en grande pompe ! Selon Tim O’Reilly et John Battelle dans “Web Squared : Web 2.0 Five Years On”, le Web squared est la résultante du Web 2.0 et de notre monde réel. Il est représenté de manière triviale par l’équation suivante : W² = Web 2.0 + World. Ainsi le Web² apparait-il comme la suite logique du Web 2.0 : “when we started the Web 2.0 events, we stated that "the Web is a platform." Since then, thousands of businesses and millions of lives have been changed by the products and services built on that platform. But 2009 marks a pivot point in the history of the Web. It’s time to leverage the true power of the platform we’ve built. The Web is no longer an industry unto itself – the Web is now the world...It’s time for the Web to engage the real world. Web meets World – that’s Web Squared.” Et ben avec ça, comment va-t-on évangéliser le grand public ? Déjà que le 2.0 était difficile à faire comprendre, le web au carré risque de heurter le plus grand nombre d’utilisateurs professionnels comme amateurs de la Toile. A force de sortir tous les 6 mois de nouveaux concepts de plus en plus abstrus, beaucoup d’entreprises vont se fermer aux nouvelles technologies pensant - à juste titre - que ces dernières sont liées à des effets de mode impulsés par les consultants et sociétés de conseil en manque de clients. Pourquoi vouloir tout complexifier sur la forme, alors qu’il est bien plus efficace de parler d'évolution du web ? Trop simple sans nul doute. J’invite d’ailleurs ici à lire le superbe article de Garr Reynolds sur les liens entre les concepts de simplicité et complexité via le wasaga, le célèbre parapluie traditionnel japonais. 

La malédiction de la connaissance

La connaissance peut-elle avoir un effet négatif sur l’innovation ? Scott Anthony dans un article de Bloomberg estime que les managers ayant un haut niveau de connaissances, font l’hypothèse que leurs clients en savent autant qu’eux : “managers who have spent their entire lives working in an industry often suffer from the curse of knowledge. They assume customers know more than they do. This curse can blind managers to opportunities and threats.” Scott Anthony s’appuie sur les théories des frères Heat parues dans Made to stick : why some ideas survive and others die. Un chapitre entier de cet ouvrage est consacré à la malédiction de la connaissance (the curse of knowledge). L’illustration donnée par les deux chercheurs est la suivante. Au cours d’une expérience, deux groupes ont été constitués : le camp de ceux qui écoutent et l’autre de ceux qui tapent. On a donné aux “tapeurs”, une liste de chansons populaires comme par exemple “happy birthday”. Il devaient taper ces airs connus sur une table - et non sur des bambous - et les “écouteurs” devaient deviner de quelles chansons il s’agissait. Les tapeurs étaient persuadés que leurs chansons seraient faciles à trouver. En effet, ils avaient pronostiqué qu’un “écouteur” sur deux reconnaîtrait la mélodie. Au final, le taux de réussite fut de ... 2,5% ! 

Comment briser cette malédiction dans l’entreprise ? En revenant aux fondamentaux, à savoir écouter ses clients tout en se demandant si l’idée vient de mon client ou de moi : “how do you break free from the curse of knowledge? Spending a lot of time with customers helps. The more you listen to what the customer says and doesn't say, the more you can make sure that your intuition is attuned to the customer's knowledge base. Recognizing the curse helps as well. Make a regular habit of asking questions such as, "Is this our view, or the view of our target customer ?" 

Un autre point me semble essentiel pour minimiser cette malédiction c’est de se pencher sur la théorie des jeux. Je prends bien entendu comme hypothèse que peu de personnes connaissent cette partie de la microéconomie et fera donc l'objet d’un prochain article..

Stratégie du réseau social

Source : Ross Dawson

iGoogle à la sauce Comics

Au moment où la convention du Comic-Con à San Diego fête son 40ème anniversaire, Google vient de mettre à jour ses thèmes comics personalisés pour iGoogle. Le talentueux Jim Lee - dessinateur, scénariste et éditeur de renom dans le monde du Comics américain -  s’est prêté au jeu et a créé plusieurs thèmes liés à l'univers de DC Comics. Un vrai régal ! Je souligne que les habillages ne sont pas uniquement centrés que sur la bande dessinée made in US. Des artistes venant de partout dans le monde sont représentés, par exemple la japonaise Rumiko Takahashi et le français Lewis Trondheim. Le mot de la fin est pour Jim Lee : "even as the world of comics evolves and embraces a new digital era, it doesn't change the universal, international appeal of the unique art form that is created through the simple marriage of word and picture."

Comment survivre et prospérer sur le Web ?

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Darwin, Web n.0 et le rôle de l'amateur

Alors que je faisais des recherches sur Darwin, je tombe par hasard sur une conférence donnée par Gordon Knox collaborateur très actif du Stanford Humanities Lab. Il est intéressant que notre village mondial numérique n’est pas qu’une affaire de mots anglo-saxons souvent abscons pour les francophones que nous sommes. Par exemple, notre superbe mot “amateur” prend toutes ses lettres de noblesse dans le monde des réseaux sociaux et ce n’est pas Gordon qui nous dira le contraire ! ^^

Modèle économique pour start-up

Ci-dessous l’excellente présentation de  Steven Gary Blank, célèbre serial entrepreneur californien, qui transmet aujourd’hui son savoir faire et ses connaissances dans plusieurs universités américaines. L’intelligence et la force du modèle de Gary Blank - le Customer Develpoment - c’est de mettre le client au coeur de la stratégie de développement de la start-up : “Customer Development is a risk reduction methodology for early stage startups. Its premise is that startups are not smaller versions of large companies. Instead these early stage ventures require new tools and techniques. Key tenets are : constant contact with potential customers, continual product iteration by shipping as early as possible for product refinement based on customer feedback.” Ainsi, selon Steven "la différence entre les start-ups qui gagnent et celles qui perdent, sont que les gagnantes savent pourquoi les clients achètent. Les perdantes, non.”

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Entrepreneur versus Manager

Gérard Didierlaurent, un vieil ami, ancien directeur de l’Apec et toujours membre actif du réseau SEEMED m’a vivement recommandé d’acheter le dernier numéro de l’Express (9 juillet 2009). L'interview de Nicolas G. Hayek, Président du groupe horloger Swatch Group, par Guillaume Atger vaut en effet le détour. Bref, le célèbre chef d’entreprise suisse fait l’éloge de l’entrepreneur tout en critiquant notre système économique actuel fondé sur la culture du management : “l’argent, pour un entrepreneur, c’est l’instrument de travail. L’objectif c’est de créer des richesses pour tous. L’entrepreneur n’est pas forcément un chef d’entreprise. Nous sommes tous nés créatifs. Regardez l’Amérique : il y a eu Ford, Carnégie, etc.. Puis après la Seconde Guerre Mondiale, l’Amérique a changé et la finance a commencer à primer sur l’industrie. On a perdu l’esprit d’entreprise, à cause des business schools. Il existe une différence entre un manager et un entrepreneur. On ne valorise plus beaucoup les entrepreneurs. Il faut savoir garder sa fantaisie, l’esprit de ses 6 ans. Continuer de croire au Père Noël. Oser avancer ses idées, même saugrenues”. Ses analyses rejoignent la pensée du grand Mintzberg dont on connaît l’aversion pour les MBA et business Schools. Et les managers, Monsieur Hayek il ne les aime vraiment pas ! En effet, dans une autre de ses interviews : "la Suisse a de nouveau besoin d'entrepreneurs", à la question que doivent donc faire les vrais entrepreneurs, il répond : “un bon entrepreneur est comme un artiste qui crée sans cesse du nouveau: il doit donc élaborer constamment de nouveaux produits, créer des emplois, trouver de nouveaux marchés. Il doit être toujours actif et disposé à assumer ses responsabilités. Trop souvent, le manager n'est qu'un administrateur qui n'a pas de stratégie claire, ne risque pas son propre argent, essaie de diriger une entreprise comme l'enseignent les manuels et qui continue à toucher un salaire en cas d'échec.” La différenciation entre l’entrepreneur et le manager sous cet angle prend toute sa dimension. Quoi qu'il en soit, il faut -  c’est une certitude - une dose de courage mais surtout des couilles, ici elles n'ont pas de sexe, pour franchir le pas et quitter le monde rassurant du salariat afin d'endosser l’habit d’entrepreneur..

Google Wave : un nouveau paradigme ?

Google Wave annonce-t-il l’avénement d’un nouveau paradigme sur la Toile ? En effet selon l’auteur de DogEar : "Google, unsurprisingly enough, sees the future of the web as a server side paradigm, with dynamic updates being used to drive the thin client model to capture even more of tasks that where once done client side”. Rappelons que le paradigme chez Platon, est le monde intelligible, protototype divin du monde sensible (la chaleur de l’été me fait philosopher !). Par extension, le paradigme est devenu un modèle en général. Ainsi Google Wave apparaîtrait-il comme un nouveau modèle... mais qu’était donc l’ancien ? 

Le HTTP - qui est à la racine de toutes les adresses web - littéralement le « protocole de transfert hypertexte », est un protocole de communication client-serveur développé pour le World Wide Web. Google Wave quant à lui s’appuie sur le protocole XPPP et mine de rien c’est une vraie révolution. Grosso modo, le XMPP (eXtensible Messaging and Presence Protocol, en français « protocole extensible de présence et de messagerie ») est le nom d'un protocole standard ouvert de l'IETF de messagerie instantanée. Reuven Cohen, célèbre développeur canadien et apôtre du cloud computing, fait une analyse pertinente sur Google Wave dans un article provocateur HTTP is dead, long live the realtime cloud : “in Google's announcement what I found most fascinating was the protocol they choose for the basis of their new realtime vision. It wasn't HTTP but instead XMPP was selected as the foundation for this decentralized and interoperable vision. What this means in very simple terms is Google has declared the HTTP protocol is dead, an inefficient relic of the past. A protocol that was never designed with the requirements for the reality of a global realtime cloud”. Le HTTP est une technologie de 30 ans d'âge qui pose aujourd’hui de nombreux problèmes que le XMPP résout : “among HTTP numerous problems is it's requirement that a user's machine poll a server periodically to see if any new information is available. For a few data sources this may seem like a small burden, but multipled by millions or even billions of constantly changing sources and you have a major problem on your hands -- enter the wonders of decentralization & XMPP”. 

De là à dire que le XMPP est l’avenir d’Internet, il y a un pas... de géant à franchir. Tout dépendra du succès de cette plateforme. Quoi qu’il en soit Google Wave a pour ambition d’être plus qu’une plateforme de collaboration et de communication. Elle montre la volonté de la firme de Mountain View de repenser l’Internet et sa manière dont il est utilisé et géré. Don’t be evil !

Le boostrapping

Dans sa dernière chronique parue dans Management de cet été, Loïc Le Meur évoque le "bootstrapping". En anglais, le boostrapping fait référence "aux aventures du baron de Münchhausen, lequel est censé s'être sorti d'un marécage où il était embourbé rien qu'en se tirant par les bottes et se propulsant ainsi dans les airs" (source : Wikipedia). Appliqué dans le monde des affaires, le bootstrapping est une pratique permettant de démarrer un business avec peu ou prou de choses. A l'heure actuelle dans la Silicon Valley, si l'on suit Loïc, “les levées de fonds pour financer le lancement des start-up  sont toujours au plus bas. On fait tout ce qu’il faut pour garder notre job, mais le soir, à la maison, on travaille fébrilement pour créer une nouvelle application iPhone ou un site Web original. But de la manœuvre : lancer une entreprise sans aucune mise de fond initiale.” Dèja en 2006, Guy Kawasaki faisait l'éloge de cette pratique, un art selon lui. Le boostrapping exige que les start-ups doivent d'abord se concentrer sur le cash : "focus on cash flow, not profitability. The theory is that profits are the key to survival. If you could pay the bills with theories, this would be fine. The reality is that you pay bills with cash, so focus on cash flow. If you know you are going to bootstrap, you should start a business with a small up-front capital requirement, short sales cycles, short payment terms, and recurring revenue". On aurait tendance à l'oublier, mais les start-ups ne meurent pas faute d'avoir su lever des fonds mais bien parce qu'elles sont incapables de gagner rapidement de l'argent. Comme le souligne à juste titre le juriste Craig W. Johnson : "the leading cause of failure of start-ups is death, and death happens when you run out of money."  Avec la crise, le fait de ne plus lever facilement des fonds auprès des investisseurs oblige les entrepreneurs de la Silicon Valley, comme d'ailleurs la plupart des start-up mondiales, à adopter des pratiques vertueuses : entraide, échange de services, politique de minimisation des coûts et focalisation sur les premiers clients*. Ainsi, le jour où les capital-risqueurs "daigneront investir de nouveau, bien des entrepreneurs de la vallée auront appris à se passer de leur argent. En plus, cela leur évitera d'ouvrir leur capital et leur permettra de garder à 100 % le contrôle de leur bébé !"

* et le business plan dans tout ça ? voir ici l'article de Francis Bélime : Faut-il faire son Business plan avant ou après le lancement de sa start-up ?