Gérard Didierlaurent, un vieil ami, ancien directeur de l’Apec et toujours membre actif du réseau SEEMED m’a vivement recommandé d’acheter le dernier numéro de l’Express (9 juillet 2009). L'interview de Nicolas G. Hayek, Président du groupe horloger Swatch Group, par Guillaume Atger vaut en effet le détour. Bref, le célèbre chef d’entreprise suisse fait l’éloge de l’entrepreneur tout en critiquant notre système économique actuel fondé sur la culture du management : “l’argent, pour un entrepreneur, c’est l’instrument de travail. L’objectif c’est de créer des richesses pour tous. L’entrepreneur n’est pas forcément un chef d’entreprise. Nous sommes tous nés créatifs. Regardez l’Amérique : il y a eu Ford, Carnégie, etc.. Puis après la Seconde Guerre Mondiale, l’Amérique a changé et la finance a commencer à primer sur l’industrie. On a perdu l’esprit d’entreprise, à cause des business schools. Il existe une différence entre un manager et un entrepreneur. On ne valorise plus beaucoup les entrepreneurs. Il faut savoir garder sa fantaisie, l’esprit de ses 6 ans. Continuer de croire au Père Noël. Oser avancer ses idées, même saugrenues”. Ses analyses rejoignent la pensée du grand Mintzberg dont on connaît l’aversion pour les MBA et business Schools. Et les managers, Monsieur Hayek il ne les aime vraiment pas ! En effet, dans une autre de ses interviews : "la Suisse a de nouveau besoin d'entrepreneurs", à la question que doivent donc faire les vrais entrepreneurs, il répond : “un bon entrepreneur est comme un artiste qui crée sans cesse du nouveau: il doit donc élaborer constamment de nouveaux produits, créer des emplois, trouver de nouveaux marchés. Il doit être toujours actif et disposé à assumer ses responsabilités. Trop souvent, le manager n'est qu'un administrateur qui n'a pas de stratégie claire, ne risque pas son propre argent, essaie de diriger une entreprise comme l'enseignent les manuels et qui continue à toucher un salaire en cas d'échec.” La différenciation entre l’entrepreneur et le manager sous cet angle prend toute sa dimension. Quoi qu'il en soit, il faut - c’est une certitude - une dose de courage mais surtout des couilles, ici elles n'ont pas de sexe, pour franchir le pas et quitter le monde rassurant du salariat afin d'endosser l’habit d’entrepreneur..
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