On met souvent sur le devant de la scène des entreprises comme Google ou Apple. Il est clair que les charismatiques Sergei Brin, Larry Page et Steve Jobs y sont pour quelques chose. Cependant, il y a une firme tout aussi célèbres mais dont personne (ou presque ) ne connait le nom du dirigeant, David Maisel, qui illustre parfaitement le concept d’entreprise vivante. Paradoxalement, ce n’est pas une entreprise issue de l’univers du High Tech, encore moins une jeune entreprise mais la firme Marvel éditeur de Comics depuis 1939. Alors que la crise économique touche de plein fouet les Etats-Unis et que l’industrie du livre souffre de la montée des prix du papier, les résultats financiers de Marvel pour 2008 sont florissants. L’avenir s’annonce radieux. 4 raisons expliquent le succès de la firme de New-York :
1 - une stratégie de diversification : aujourd’hui Marvel n’est pas qu’un éditeur de comics. Son cœur de métier s’est orienté vers l’entertainment en produisant des jeux vidéos, des e-book, des dessins animés et des films. Et cette stratégie rapporte ! En 2008 le film Iron Man produit par Marvel a généré plus de 600 millions de dollars de recette sur le plan mondial pour un budget de 150 millions de dollars ;
2 - une culture d’entreprise orientée marché et client : en 70 ans d’existence Marvel a connu plusieurs crises : la désaffection du public dans les années 50 pour le genre super-héros, des mauvais choix stratégiques face à la concurrence à la fin des années 90 qui entraina la faillite du groupe en 1996.. A chaque fois Marvel a su rebondir. En surmontant ces différentes crises, l’entreprise a intégré dans ses gènes une culture lui permettant de réagir rapidement au marché d’une part et d’écouter activement ses clients d’autre part. Dans le numéro 59 du remarquable Comic Box, Joe Quesada rédacteur en chef des éditions Marvel Comics affirme : « à la fin de la journée, notre rôle est de satisfaire le marché. Qu’il y ait des personnages masculins ou féminins, noirs ou blancs, en solo ou en équipe, il faut que le public réponde présent ». Déjà en son temps, Stan Lee s’appuya sur le courrier des lecteurs pour développer les ventes. Quesada, trente ans plus tard, a intégré cette génétique orientée client en affirmant toujours dans Comic Box : “ce qui se passe ici c’est qu’à Marvel, nous pouvons changer notre fusil d’épaule, littéralement en une nuit. Si demain, personne ne veut plus de super-héros et veut des comics de pirates..en trois mois Marvel change complètement ses plans et nous sortons des pirates. C’est aussi simple.” ;
3 - une culture de l’innovation : on ne peut pas devenir un géant sans une culture de l’innovation. Marvel est le premier éditeur à lancer en 2007 des comics numériques (Digital Comics). Leur site internet est d’ailleurs toujours à l’avant-garde (vidéos interactives, forum, blog, etc..) et conserve une longueur d’avance sur son concurrent principal DC Universe. En 2008, Marvel lance un service en ligne sur son site internet destiné aux jeunes (et moins jeunes) lecteurs permettant de créer son propre super-héros.. ;
4 – un gène marketing développé : en apprenant que Barack Obama est fan de Spider-Man, Quesada saute sur l’opportunité et fait sortir un numéro spécial ou Spider-Man rencontre le président américain. Le buzz fait bien entendu le tour de la planète. Autre exemple, cette année Marvel fête son 70ème anniversaire. C’est bien sûr au service marketing de préparer l’événement et de trouver des concepts afin de doper les ventes de la Maison des Idées !
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