Une autre conception de l'entrepreneuriat

Seedcamp : au-delà de l'elevator pitch

Pour la troisième année consécutive, Seedcamp se tiendra à Londres en septembre et exposera 20 start-ups sélectionnées dans toute l’Europe à l’expérience collective d’experts qui peuvent les aider à transformer leurs idées visionnaires en entreprises à succès.Cette année, pour reconnaitre encore davantage le potentiel des start-ups françaises, 20 jeunes pousses seront réunies le 24 février prochain lors du Mini Seedcamp Paris. Elles y rencontreront 50 experts de toute l’Europe, pour une journée de conseil, de discussions, et de présentations. De plus, Seedcamp pourrait également investir dans une start-up lors de cet événement, si celle-ci présente un projet particulièrement prometteur. Cet événement se distingue des elevator pitchs classiques, car il n’est pas basé sur une compétition mais sur des échanges poussés avec des experts sélectionnés dans l’ensemble des domaines clés du développement d’une start-up : technologie, marketing, finance, produit, etc. Les conseils prodigués sont donc complets et surtout personnalisés à chaque équipe. L’appel à participation est ouvert jusqu’au 9 février prochain à cette adresse :http://www.seedcamp.com/pages/paris09. Une très belle initiative à relayer pour permettre aux start-ups françaises les plus prometteuses de bénéficier de ce soutien.

Le diagnostic d'entreprise : le Business Plan

Le businesss plan (BP), appellé aussi plan d'affaires ou dossier financier, est la résultante du contexte et du projet d’entreprise.  Il est avant tout un outil de gestion. En effet, ce document permet de savoir où va l'entreprise. Il diagnostique la viabilité économique d'un projet, établit un échéancier et évalue le capital nécessaire pour assurer son développement. En mesurant ensuite les écarts entre les prévisions initiales du BP et la réalité, le plan d'affaires permet de réajuster la stratégie, de revoir les chiffres et d'anticiper les problèmes. C'est un document vivant car il doit être réactualisé plusieurs fois dans l’année.

Ce dossier a aussi pour objectif de lever des fonds et de convaincre des partenaires. Il ne concerne pas que les entreprises en création, il s'adresse à toutes les entreprises. Rappelons que les deux tiers des projets en entreprise ne voient pas le jour par manque de financement et donc de plans d'affaires solides... Pour convaincre, il faut soigner la forme et le fond. Un Business Plan doit aller à l’essentiel. Inutile de faire un pavé de plus de 50 pages, que personne ne lira, mais concentrez-vous sur 30 pages maximum. Les banquiers et investisseurs voient défiler chaque jour plusieurs projets, ainsi il faut privilégier la concision et la simplicité. 

Le BP exprime l’entreprise, détaille le business model - par business model on entend le mécanisme par lequel une entreprise fait affaire et gagne de l’argent - propose des objectifs quantitatifs et qualitatifs, définit la stratégie pour les atteindre. Le BP court en général sur un horizon de trois ans. 

On ne compte plus aujourd’hui les services en ligne qui proposent d’aider à réaliser votre modèle d'affaire. Celui proposé par Montpellier Cap Alpha, téléchargeable gratuitement, pour les entreprises innovantes est sans conteste un modèle du genre. L'excellent site Plan-Affaires permet d'établir en ligne et sur une durée de 3 ans le business plan de création d'une entreprise ou celui d'une entreprise existante..  Quoi qu’il en soit, remplir des cases et se focaliser sur les aspects techniques et financiers n’est pas suffisant. Il faut s'appuyer sur une analyse SWOT et avoir clairement défini par écrit son projet d'entreprise afin d'avoir un business plan solide et cohérent. Pour le reste, on peut s'appuyer sur la trame suivante :

Executive Summary : résumé présentant les points clés du business plan.

- 1 Votre entreprise*  

- 2 Principales orientations et priorités : 

• 2-1 Au plan commercial 
• 2-2 Au plan conception 
• 2-3 Au plan production 
• 2-4 Au plan financier 
• 2-5 Au plan management 

- 3 Facteurs de réussite du projet : 

• 3-1 Avantages concurrentiels 
• 4-2 Synergies 

- 4 Suivi et évaluation : 

• 4-1 indicateurs de performance….Tableaux de bord 
• 4-2 Périodicité 

- 5 Moyens physiques 

- 6 Organisation et gestion 

- 7 Plan d’amélioration 

- 8 Coûts 

• 8-1 Investissements 
• 8-2 Fonctionnement 

- 9 Recettes 

• 9-1Bases de calcul 
• 9-2 Recettes prévisionnelles 

- 10  Comptes d’exploitation prévisionnel  

- 11 Besoins de financement 

• 11-1 Pour les immobilisations 
• 11-2 Besoins en fond de roulement 
• 11-3 Besoins en financement totaux 

- 12 Sources de financement envisageables

 *A noter que pour les créateurs d’entreprise, il faut ajouter une partie sur l”équipe : expérience passée, motivations, atouts, lacunes.

Le diagnostic d'entreprise : le projet d'entreprise

Après avoir étudié le contexte, il faut ensuite s’atteler au projet d’entreprise. Le projet d’entreprise est un document référent reflétant les objectifs et les convictions de l’entreprise, de ses dirigeants et salariés. Le projet d’entreprise doit mettre en exergue : 

- la validation ou la création d’un ou plusieurs avantages concurrentiels ; 

- les objectifs quantitatifs et qualitatifs de l’entreprise. Pour les objectifs quantitatifs, il faut se concentrer sur 5 objectifs maximum sous peine d’y perdre en efficacité ;  

- les indicateurs de performance ;

- la base stratégique de l’entreprise et les ambitions de l’entreprise ; 

- les valeurs de l’entreprise et la vision du chef d’entreprise. 

Cristophe Colomb n’aurait pas découvert l’Amérique, s’il n’avait pas fait partager à l'ensemble de ses marins la certitude de rejoindre l'Inde par la mer. Dans une telle aventure, les marins ne pouvaient pas être motivés que par l'appât du gain. Le projet de vie de Christophe Colomb devait impérativement devenir le projet de son équipage. Il en valait d’ailleurs de la vie de Colomb qui pouvait à tout moment passer par dessus bord et finir dans le ventre d'un requin ! Ses hommes avaient compris d'ailleurs que ce capitaine visionnaire y laisserait la sienne pour les amener à bon port. Au passage, nous sommes bien loin de ces fientes d’actionnaire qui à coup de ratios fianciers se jouent aujourd'hui de la vie de femmes et d’hommes en les mettant sans coup férir au chômage.. Quoi qu’il en soit, il est essentiel de nos jours pour une entreprise de faire partager son projet à l’ensemble de ses acteurs pour créer du sens dans un monde de plus en plus déboussolé..

Le diagnostic d'entreprise : le contexte (2/2)

Après avoir analysé l’environnement, il faut ensuite se pencher sur le diagnostic interne de l’entreprise. L’objectif de l’audit interne est d’identifier clairement et précisément la capacité stratégique de l’entreprise, c’est à dire les compétences et aptitudes lui permettant de survivre et de prospérer mais aussi de mesurer ses manques actuels l’empêchant d’évoluer. Il convient ici d’étudier les forces et les faiblesses de l’entreprise dans les domaines suivants : 

- les produits ;

- la politique de prix ;

- la promotion ;

- la place ;

- la conception ;

- la production ;

- l’innovation ;

- la rentabilité ; 

- la maîtrise des coûts ;

- la gestion des stocks ; 

- la gestion financière ;

- le management.

Dans cette analyse, il est nécessaire d’avoir une démarche scientifique en rejetant tout jugement de valeur. Il ne s’agit pas, par exemple, de mettre dans la case faiblesse un laconique “mauvais management” mais de montrer en quoi ce style de management n’est pas efficace. La pensée dogmatique est donc formellement prohibée. Par ailleurs, est-il nécessaire de tout lister ? Plusieurs écoles s’affrontent, je ne rentrerai pas dans ce débat aussi pertinent que celui du sexe des anges.. A mon sens, il est judicieux dans un premier temps de recueillir un maximum d’informations. Ensuite, il faut dégager quelques points réellement déterminants qui permettent de comprendre l’entreprise et son évolution.

Le diagnostic d'entreprise : le contexte (1/2)

Un diagnostic d’entreprise s’appuie sur trois axes fondamentaux : 

1 - le contexte ; 

2 - le projet d’entreprise ;   

3 - le business plan : ce dernier n’a de sens que lorsque les deux premiers points sont totalement clairs et actualisés.

L’analyse SWOT permet de situer le contexte. Le SWOT est l’acronyme de Strenghts, Weaknesses, Opportunities, Threats ou pour les francophiles les forces et faiblesses de l’entreprise, puis les opportunités et menaces de l’environnement. Le SWOT permet de déterminer si la combinaison des forces et des faiblesses de l’entreprise est à même de faire face aux évolutions de l’environnement ou s’il est possible de saisir des opportunités permettant de mieux tirer profit des différentes compétences de l’organisation. Quoi qu’il en soit, l’environnement est une valeur primordiale dont l’entreprise doit absolument tenir compte. Ainsi, il convient d’abord d’analyser de quelle manière les éléments du macro-environnement, de l’industrie et du marché sont susceptibles d’avoir un impact sur l’organisation en l'instant t et en t+n. Il faut donc identifier précisément les menaces et opportunités de l’environnement à travers le modèle du PESTEL. Ce modèle répartit les influences environnementales en six grandes catégories : 

- Politiques ; 

- Economiques ; 

- Sociologiques ; 

- Technologiques 

- Ecologiques ; 

- Légales 

A noter que notre culture francophone a trop tendance à se focaliser sur les menaces. Il suffit de lire/regarder les journaux pour le constater tous les jours. Le diagnostic externe doit surtout permettre de trouver les opportunités et de prendre l’environnement comme une source de développement.

Après avoir déterminé les influences déterminantes voire les tendances structurelles et mesurer leur impact sur l’organisation, il convient ensuite de faire une étude de la concurrence. Le modèle des 5 forces de Porter apparaît comme une grille de lecture pertinente. En étudiant la menace des entrants potentiels, le pouvoir de négociation des fournisseurs et des clients, la menace des substituts, l’intereaction concurrentielle, ce modèle souligne les facteurs clés de succès déterminant la capacité de l’entreprise à générer un ou plusieurs avantages concurrentiels.

Un projet d'entreprise gagnant

Hier soir,  j'ai reçu un (sympathique) coup de fil d’un ancien élève se lançant dans un projet  de création d’entreprise innovante. Toute une (belle) aventure se dessine devant lui !  J'en profite ici pour rappeler qu'un projet innovant doit répondre à un triptyque : 

1- une équipe dirigeante de qualité : l’équipe est en effet le premier facteur de réussite d’un projet. Il est donc important que les compétences de ses membres doivent être complémentaires et compatibles. Des valeurs comme la ténacité, le sens de l’engagement et la créativité sont essentiels. Il faut ici souligner qu’une idée géniale ne vaut rien sans une excellente équipe pour la réaliser. On ne peut pas gagner une C1 avec des joueurs de ligue 2.. ;  

2-un binôme produit/marché favorable : le marché potentiel visé doit être en pleine croissance et peu ou prou concurrencé afin de permettre à la jeune entreprise de se développer rapidement. Dans le cas d’un secteur hyperconcurentiel, l’entreprise doit bénéficier d’un ou plusieurs avantages concurrentiels créant de fortes barrières à l’entrée, comme c’est le cas par exemple avec un dépôt brevet. Le produit quant à lui doit apporter une haute valeur ajoutée pour le client ; 

3- une stratégie efficiente  et ce afin d’obtenir rapidement une très forte rentabilité. 

Quant à l’idée elle-même, elle doit être ambitieuse et originale. 

Pensée de la semaine

Pris dans Management du mois de décembre, voici la citation vivifiante de Loïc Le Meur, serial-entrepreneur : “L’hiver va être froid en Californie. Raison de plus pour se remuer : c’est dans ces périodes de gel que se conçoivent les jeunes pousses du printemps suivant.”

Startup Academy : sortez du lot !

A l’heure ou la Star Academy peine à finir sa huitième saison, voilà Sun Microsystem qui lance la Startup Academy. Startup Academy est un concours à destination des jeunes entreprises françaises innovantes issues de l’industrie de l’Internet et de l’Internet mobile. Ici pas de Nikos Aliagas pour assurer la promotion du show, mais un dynamique blog où les participants - sélectionnés par un jury d'experts - décrivent les forces de leur entreprise (sur le plan technique et humain), son environnement (concurrence, marché potentiel), leur modèle économique ainsi que leur besoin actuel. La vraie innovation dans le concours est l'accompagnement des futurs lauréats. En effet, l’accompagnement est la clé de la réussite d’une jeune pousse. Les conseils et avis de personnes compétentes/talentueuses avec un regard neuf n’ont pas de prix ! Une approche brillante pour éclairer les belles initiatives des entrepreneurs de la net-économie, mais venant de Sun pouvait-on en douter !
Résultat de la startup academy

MAJ
6 décembre, 2008
Les gagnants de la Startup Academy sont :

1. Alenty
2. Affiz
3. Hellotipi

Projet 10^100 : la Banque Mondiale des Talents

Dans le monde de l’entreprise on ne fait pas suffisamment confiance aux jeunes car ils manquent d’expérience. Par ailleurs, nos sociétés ne s'appuient pas assez sur l’expérience des seniors. Sur le terrain, force est de constater que les entreprises manquent cruellement d’idées novatrices. Au final, c’est une perte sèche pour l’humanité. Il faut donc capitaliser ces différents talents. Comment ?
En créant une banque / un guichet unique mondial qui permettrait de favoriser la rencontre entre les projets des jeunes, l’expérience des seniors et le monde de l’entreprise :
1 - les jeunes présentent et défendent leurs projets grâce aux NTIC (vidéo, power point, téléconférence, etc..) et ce via une plate forme mondiale unique ;
2 - ces projets sont ensuite répertoriés et classés sur une base de données ;
3 - les entreprises s’enregistrent après avoir signé une charte de bonne conduite, et se connectent sur le portail afin de trouver le projet de demain et le jeune qui le mettra en application. Quand la rencontre se fait entre l’entreprise, le jeune et son projet, un appel mondial est lancé aux seniors. Ces derniers en fonction de leurs intérêts, expériences et affinités avec le porteur de projet s’engageront à accompagner de manière bénévole le jeune et selon une procédure au préalable définie par la Banque ;
4 - le jeune accompagné par le(s) senior(s), met en application son projet dans l'entreprise partenaire ;
5 - tous les acteurs - jeunes, seniors et entreprises - témoignent sur la plate-forme afin de faire partager cette expérience et d’inciter d’autres personnes et entreprises à franchir le pas..

Demain, un jeune porteur de projet zimbabwéen sera accompagné par un septuagénaire japonais pour créer un nouveau produit d’une entreprise canadienne..

Koeos : financement de projets

La recherche de financement n'est pas une sinécure surtout en phase d'amorçage. Koeos est un service en ligne permettant de gérer la collecte des premiers fonds (les dizaines de milliers d’euros de départ), la validation et l'attribution des documents légaux mais aussi le suivi des projets. L’idée est très simple. Vous disposez d’un projet à faire financer. Vous créez un compte sur Koeos.com,et disposez d’un espace pour présenter votre entreprise, votre équipe, vos besoins... Vos pages sur Koeos.com se présentent comme un business plan synthétique destiné à inciter les visiteurs à investir. Koeos propose également, ce qui est très utile et aidera aux économies de frais juridiques, des gabaris de documents pour cette première levée de fonds qui n’auront plus qu’à être remplis et être mis à jour. Koeos est encore en beta privée mais sera lancée prochainement en partenariat avec TechCrunch avec à la clé un appel à projet qui sera récompensé d’un premier financement de 10 000 euros.