Dans sa dernière chronique parue dans Management de cet été, Loïc Le Meur évoque le "bootstrapping". En anglais, le boostrapping fait référence "aux aventures du baron de Münchhausen, lequel est censé s'être sorti d'un marécage où il était embourbé rien qu'en se tirant par les bottes et se propulsant ainsi dans les airs" (source : Wikipedia). Appliqué dans le monde des affaires,
le bootstrapping est une pratique permettant de démarrer un business avec peu ou prou de choses. A l'heure actuelle dans la Silicon Valley, si l'on suit Loïc, “les levées de fonds pour financer le lancement des start-up sont toujours au plus bas. On fait tout ce qu’il faut pour garder notre job, mais le soir, à la maison, on travaille fébrilement pour créer une nouvelle application iPhone ou un site Web original. But de la manœuvre : lancer une entreprise sans aucune mise de fond initiale.” Dèja en 2006, Guy Kawasaki faisait l'éloge de cette pratique, un art selon lui. Le boostrapping exige que les start-ups doivent d'abord se concentrer sur le cash : "focus on cash flow, not profitability. The theory is that profits are the key to survival. If you could pay the bills with theories, this would be fine. The reality is that you pay bills with cash, so focus on cash flow. If you know you are going to bootstrap, you should start a business with a small up-front capital requirement, short sales cycles, short payment terms, and recurring revenue". On aurait tendance à l'oublier, mais les start-ups ne meurent pas faute d'avoir su lever des fonds mais bien parce qu'elles sont incapables de gagner rapidement de l'argent. Comme le souligne à juste titre le juriste Craig W. Johnson : "the leading cause of failure of start-ups is death, and death happens when you run out of money." Avec la crise, le fait de ne plus lever facilement des fonds auprès des investisseurs oblige les entrepreneurs de la Silicon Valley, comme d'ailleurs la plupart des start-up mondiales, à adopter des pratiques vertueuses : entraide, échange de services, politique de minimisation des coûts et focalisation sur les premiers clients*. Ainsi, le jour où les capital-risqueurs "daigneront investir de nouveau, bien des entrepreneurs de la vallée auront appris à se passer de leur argent. En plus, cela leur évitera d'ouvrir leur capital et leur permettra de garder à 100 % le contrôle de leur bébé !"
* et le business plan dans tout ça ? voir ici l'article de Francis Bélime : Faut-il faire son Business plan avant ou après le lancement de sa start-up ?
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