Une autre conception de l'entrepreneuriat

Le flop de l'auto-entrepreneur

Etre auto-entrepreneur n’est pas un statut, juste un régime administratif spécifique permettant de créer son entreprise plus facilement tout en bénéficiant d'un régime fiscal accommodant, les cotisations sociales de l'entreprise étant indexées sur son chiffre d'affaires.. Bref, depuis la création de ce régime, les statistiques de la création d’entreprise explosent. Pourtant, à y regarder de plus près la réalité est tout autre. Selon une étude de l' INSEE  près de 60 % des auto-entrepreneurs n’exercent aucune activité réelle. On retrouve plus de salariés et de demandeurs d’emploi à la recherche d’un complément de revenus que de personnes ayant pour volonté de créer une entreprise active et viable. Pire encore, le régime d’auto-entrepreneur n’a pas eu d’effet de levier sur la création d’entreprise : “en effet, selon nos calculs, la création d'entreprise, hors auto-entrepreneurs, a baissé de 23% sur les 11 premiers mois de l'année par rapport aux 11 premiers mois de l'année 2008, passant de 305 025 à 236 144 unités. Et les statistiques du mois de décembre, même excellentes, ne devraient pas pouvoir inverser la tendance.” Le résultat est donc sans appel : ce n’est pas à coup de mesurettes qu’on crée et incite l’esprit d’entrepreneuriat dans un pays ! 

 
 

Web 2.0 + World = le web au carré !

L’avenir du web n’en finit pas de faire couler de l’encre... numérique. Après le Web 3.0, le cloud computing voilà que le concept de Web Squared arrive en grande pompe ! Selon Tim O’Reilly et John Battelle dans “Web Squared : Web 2.0 Five Years On”, le Web squared est la résultante du Web 2.0 et de notre monde réel. Il est représenté de manière triviale par l’équation suivante : W² = Web 2.0 + World. Ainsi le Web² apparait-il comme la suite logique du Web 2.0 : “when we started the Web 2.0 events, we stated that "the Web is a platform." Since then, thousands of businesses and millions of lives have been changed by the products and services built on that platform. But 2009 marks a pivot point in the history of the Web. It’s time to leverage the true power of the platform we’ve built. The Web is no longer an industry unto itself – the Web is now the world...It’s time for the Web to engage the real world. Web meets World – that’s Web Squared.” Et ben avec ça, comment va-t-on évangéliser le grand public ? Déjà que le 2.0 était difficile à faire comprendre, le web au carré risque de heurter le plus grand nombre d’utilisateurs professionnels comme amateurs de la Toile. A force de sortir tous les 6 mois de nouveaux concepts de plus en plus abstrus, beaucoup d’entreprises vont se fermer aux nouvelles technologies pensant - à juste titre - que ces dernières sont liées à des effets de mode impulsés par les consultants et sociétés de conseil en manque de clients. Pourquoi vouloir tout complexifier sur la forme, alors qu’il est bien plus efficace de parler d'évolution du web ? Trop simple sans nul doute. J’invite d’ailleurs ici à lire le superbe article de Garr Reynolds sur les liens entre les concepts de simplicité et complexité via le wasaga, le célèbre parapluie traditionnel japonais. 

Un appel d'offre de merde

Je vais encore taper sur le ministère de l’Education Nationale, une fois de plus ! Cela commence à devenir une routine. Dans le monde de l’entreprise, la veille est une arme pour connaître et anticiper le marché. Dans le domaine pédagogique, la veille est un outil pour anticiper les nouvelles formations et préparer les jeunes à devenir des acteurs dans le monde de demain. En suivant une logique stalinienne, les ministères de l’Education Nationale et de l'Enseignement Supérieur ont publié un appel d’offre pour établir une veille de l’opinion. Ce dispositif de veille vise, en particulier sur Internet, à suivre tout ce qui se dit et s’écrit dans les médias sur les sujets les concernant. Au delà du prix de 220 000 euros qui enrichira des sociétés de consulting, voilà le triste bilan à l’heure du numérique de notre vieille Education Nationale : piloter des pseudos reformes à coup de sondages et veilles. Et pendant que notre gouvernement se préoccupe de son image et du recensement de leaders d’opinion, bientôt penser sera un délit, d’autres pays préparent diligemment l’école de demain..