Une autre conception de l'entrepreneuriat

Rentrée 2.0

L'été s'achève, il faut que je pense à me raser plus souvent ! En effet, je ne me suis pas totalement débarrassé de cette habitude estivale prise lors de mes (longues) parties de pêche dans le nord canadien, afin de ne pas attirer les tenaces mouches noires. Au final, c'est devenu un rituel pour ne pas oublier le coureur des bois qui sommeille en moi. Tabernouche !

Côté nouvelles, l'automne s'annonce sous le signe du 2.0. Outre l'utilisation plus régulière de certains outils numériques pour la conception et la diffusion de mes cours – j'y reviendrai le moment venu – je vais me concentrer sur un grand chantier : le développement et le déploiement d'une plateforme collaborative. Cette dernière intégrera tous les derniers outils en open source pour le travail à distance. Tout un programme..

Pour conclure, à défaut d'être mal rasé, j'espère que mes prochains articles ne seront pas barbants !

Apprentissage et NTIC (1/3)

Les Millenials ont aujourd’hui, ce sera encore plus vrai demain, un niveau de connaissance et de familiarité avec les nouvelles technologies qui vont obliger les centres de formation et les formateurs à repenser la pédagogie traditionnelle du face à face en présentiel.

Le public de la formation professionnelle est par définition diversifié avec des connaissances générales et techniques inégales, des attentes fortes sur le contenu des formations professionnelles et faibles pour les matières dites classiques ; le tout couronné par des rythmes d’apprentissage très différents. Compte tenu de ces difficultés, les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) deviennent des outils didactiques pertinents pour, adapter la formation aux différentes cibles et tisser des liens étroits entre certaines stratégies pédagogiques. L’avènement du Web 2.0 et de la déferlante numérique exigent de transmettre le savoir de façon innovante. En effet, les bouleversements de méthode ne se limitent pas à une nouvelle forme de préparation des cours. Face à des élèves nés avec une souris à la main, habitués au monde numérique ou tout se fait en temps réel, blasés à force de (sur)nager dans le flot abyssal d’Internet, le formateur doit révolutionner sa pédagogie. Ici, l’objectif des enseignants n’est pas de balladodiffuser tout leur cours, ni d’utiliser de manière abusive le courriel mais de développer une nouvelle scénarisation de la didactique. Le formateur devra donc redoubler d’intelligence et d’esprit inventif afin de faire partager son savoir. Forum, webblog, wiki, plateforme-collaborative, tableau blanc, messagerie instantanée, podcasting sont des outils gratuits et disponibles sur Internet. Facile à utiliser, ces instruments permettent au formateur de scénariser et diffuser son cours de manière novatrice et différente. Par ailleurs, l’expert du savoir peut enclin – voire allergique – aux technologies numériques pourra toujours s’appuyer sur un confrère plus habitué au travail collaboratif et ce, selon la devise si chère à la communauté de l’open source : « Si tu ne sais pas demande. Si tu sais partages ». Quoi qu’il en soit, des passerelles vont se créer de manière naturelle entre les matières et les formateurs. D’une manière générale, ce travail d’équipe sera une source d’enrichissement tant sur les contenus que sur les modalités et les objectifs pédagogiques. A ce titre, le formateur aura intérêt à faire partager via la Toile (forum, blog, site internet) ses expériences, ses méthodes d’enseignements et ses réflexions liées aux NTIC. Ces confrères le lui rendront bien en y apportant leur commentaire et leur propre expérience. De fil en aiguille, et par une démarche réflexive, la formation – un deux point zero pourrait apparaître - y gagnera en souplesse et sera plus proche de la réalité du terrain.

Apprentissage et NTIC (2/3)

A l’heure actuelle, les savoirs sont de plus en plus souvent mis en ligne par le biais d’outils tels que les sites web, les plateformes numériques de ressources, et les autres environnements numériques de travail comme la formation à distance (e-learning).

Les cours de type magistral, dont l’unique objet est encore de transmettre des connaissances selon la technique « de l’entonnoir » sans le rendre actif voire proactif dans l’acte d’apprendre, passent au second plan. Les usages de l’apprenant ont aussi changé. Immédiateté et temps réel sont devenus des valeurs clés. Des usages pervers se sont aussi installés. Par exemple, force est de constater que l’objectif des élèves de BTS et de DEES est de trouver sur internet le dossier qui colle le plus près à leur entreprise ou secteur, et de faire (souvent) des copier/coller – un sport national - pour leur différent devoir. Pour éviter de tels effets pervers, il est nécessaire que le formateur intègre un certain bagage technique et cognitif pour relever le défi de la culture Internet 2.0. « C’est aujourd’hui aux nouvelles technologies et à Internet de multiplier les sources d’accès au savoir et de réformer le mode de pensée des acteurs de l’éducation » écrit Pierre Binte de l’Université Catholique de Lille. Pour le formateur, intégrer les différents outils du Web 2.0 dans sa pédagogie c’est plus que jamais se positionner comme l’expert dans son domaine. Le formateur – on parlera ici de connecteur – apprendra à ses élèves à chercher, vérifier, analyser et partager les informations. A ce titre, l’intelligence économique appliquée en entreprise doit rentrer dans le monde de la formation professionnelle. Dans un certain sens, l’élève - ici le pronétaire - pourra être appréhendé comme un partenaire dans cette nouvelle conception de l’apprentissage. L’élève ne pourra plus se contenter d’un copier/coller – surtout que le connecteur dispose des outils de vérification – et devra donc faire preuve d’une réelle réflexion : il sera formé et armé pour cela ! L’apprenant doit se positionner comme un acteur de sa formation plutôt qu’un spectateur passif se connectant - par habitude ou obligation - à sa plateforme collaborative, son blog. Le pari de concilier l’apprentissage et les NTIC repose sur une synergie entre le formateur et l’élève. Un partenariat gagnant/gagnant dans l’approche éducative. Une vraie révolution dans le monde de la formation professionnelle, ou le formateur est souvent perçu par les élèves – c’est encore plus vrai pour les matières dites non professionnelles - comme "no update".