Une question revient sans cesse dans mes cours que pensez-vous de Vista ? L'occasion ici d'y répondre de manière plus approfondie. En effet, mes réponses en face à face sont brèves, car je préfére éviter un trop long débat. Mon portable dernier cri me rappellant sans cesse, la dureté de la nouveauté !
Cinq ans de développement, 68 millions de lignes de code, 6 000 personnes (développeurs, chefs de projets), sans compter les quelques milliers de bêta-testeurs – la plupart plus bêta que testeurs - ont été nécessaire pour créer Windows Vista. Sur le terrain, ce nouveau système d’exploitation va amener les dirigeants des PME à se positionner rapidement sur leur stratégie informatique. En effet, la fracture Vista se fait sous trois angles :
en terme d’hardware : utiliser vista, implique d’avoir des machines performantes. Pour la version de base les configurations minimales requises sont un processeur de 800 Mhz, 512 Mo de RAM et une carte graphique compatible DirectX 9. Les autres versions demandent une configuration plus musclée : processeur d'au moins 1 GHz, mémoire vive de 1 Go, carte graphique 3D avec 64 Mo de mémoire, etc. Mais les spécialistes conseillent des caractéristiques supérieures, l'idéal étant un PC avec un processeur double coeur en 64 bits, 2 Go de mémoire vive et une carte graphique de nouvelle génération. Les PME qui ont des machines de deux ans ou plus devront donc, si ils elles voulaient migrer vers Vista, acheter de nouveaux PC. Microsoft c’est tout sauf du développement durable !
en terme de formation : adopter Vista, c’est mettre en place une nouvelle organisation du poste de travail. Ainsi, l’ergonomie s’est transformée avec l’apparition d’'Aero, de la " transparence ", du Windows Flip, etc... Des fonctionnalités se sont ajoutées, comme par exemples SuperFetch, ReadyBoost, QuickSearch voire supprimées comme Outlook. Au final, les utilisateurs devront apprendre à manier cette nouvelle interface et à travailler différemment en passant de Windows à Vista. Tout cela implique des formations spécifiques donc un coût supplémentaire pour l’entreprise.
en terme de tarification : force est de constater que la politique tarifaire de Microsoft entre l’Europe et les Etats-Unis est fort surprenante : les prix vont du simple au double selon du coté de l’Atlantique ou l’on se trouve. Par exemple le logiciel Windows Vista Édition Professionnelle (version complète) est vendu en moyenne à 217 euros (282,99$ US) aux Etats-Unis alors que vous devrez débourser au moins 425 euros sur notre vieux continent. Comment peut-on expliquer une telle f(r)acture ? Sur la question précise de la différence des tarifs existants entre les Etats-Unis e l’Europe, Didier Burdinat, directeur de la ligne de produits Windows Vista, a insisté sur un point particulier : « tous les magasins en Europe sont absolument libres de pratiquer les marges qu’ils souhaitent ». Pour rappel, Microsoft s’appuie exclusivement sur un réseau de grossiste pour vendre ses logiciels. Ceux-ci répercutent donc une marge sur le logiciel avant de le proposer au revendeur, qui à son tour intégrera sa propre marge. On le conçoit, mais ceci n’explique pas tout. Certains y voient un retour de bâton du géant de Redmond face à sa guerre qui l’oppose à la Communauté Européenne. Plus simplement, j’y vois une tarification discriminante ou l’Europe pour accéder à une prétendue haute valeur ajoutée américaine se doit d’y mettre le prix fort !
Vista ouvre plus que jamais la porte aux solutions libres. Et ce d’autant plus qu’une étude récente – dont nous reparlerons dans un prochain article – publié par la Commission européenne affirme que le recours à des logiciels libres permet de réaliser des économies à long terme « dans presque tous les cas de figure ».
Pour conclure, de plus en plus de chefs d’entreprise vont dans les jours et les mois qui viennent dire « hasta la vista » à la firme de Redmond et se tourner vers des solutions libres.
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