Une autre conception de l'entrepreneuriat

Innovation, performance et modèle darwinien

L’innovation dans l’entreprise connaît une profonde mutation. C’est ce que met en exergue la récente enquête PricewaterhouseCoopers : “Innovation et performance, où en est votre R&D ?"

La R&D s’ouvre en interne en se rapprochant des autres départements comme le marketing, les ventes et la stratégie, les achats.. Elle se tourne vers l’externe avec l’Open Innovation. Les questions des indicateurs de performance et de l’ouverture en matière de ressources humaines seront également essentielles et passeront par des changements culturels important. A noter que cette étude, fait un parallèle intéressant avec la théorie de l'évolution de Darwin appliqué au développement de nouveaux produits.

14 points à faire pour ne pas innover !

L’innovation vous agace ? Le changement vous fait peur ? Vous voulez rester dans votre zone de confort ? Voici les 14 points à suivre pour étouffer l’imagination et l’innovation dans une entreprise. Merci à Youngme Moon.

Les 25 entreprises les plus inventives

Business Week a publié la semaine dernière le classement des  25 entreprises les plus inventives. Pour rappel, l'invention est issu du monde de la recherche. L'innovation est une application commerciale de ' l'invention. Ce qui est intéressant dans cette étude, c’est d’avoir évalué l’invention non par le nombre de brevet déposé par les firmes - ici ce serait toujours IBM qui serait en tête si on utilisait ce critère - mais par la valeur des brevets déposés. Par valeur du brevet on entend le nombre de récompenses reçues, les articles générés dans la presse scientifique et spécialisé etc ... Le résultat est surprenant. Microsoft arrive à la première position. Depuis quelques années, la firme de Redmond subit de nombreuses critiques : incapacité à avoir relevé le défi du web 2.0, firme manquant d’audace et de créativité... Pourtant, son portefeuille de brevet a triplé au cours de ces 5 dernières années, plus de 2 000 récompenses ont été décernées à ses recherches et ce rien que pour l’année 2008 ! Par ailleurs, près des deux tiers de son portefeuille de brevets sont dans des domaines hautement stratégiques comme par exemple le traitement des données et de l’information.. A charge maintenant à Microsoft de transformer ses inventions en succès commerciaux ! Quoi qu'il en soit, un tel investissement en recherche et développement souligne les ambitions de Microsoft de redevenir un acteur incontournable dans le secteur de l'informatique. Sinon, pour les 10 premiers du classement : 

1- Microsoft 

2- Samsung Electronicq 

3- Canon 

4- Hewlett-Packard 

5- Intel 

6- Hitachi 

7- Ricoh 

8- IBM 

9- Panasonic 

10- Sieko Epson

Mon prof d'anglais c'est Steve Jobs !

On pensait avoir tout vu dans le domaine de l’apprentissage en ligne des langues. Les plateformes d’e-learning sont nombreuses et variées, elles disposent de technologies plus ou moins perfectionnées, de suivi tuteur plus ou moins présents mais elles ont souvent ce point commun d’être mortellement ennuyeuse ! Pourtant, il suffit d’un petit rien, d’un "je ne sais quoi" pour perturber le marché en amenant une rupture. Dans ce sens la start-up sino-américaine, EnglishCentral fondée par Alan Schwartz et Masayasu Morita dépoussière le concept de la formation à distance. En effet, EnglishCentral s’appuie sur la video pour apprendre les langues. Rien d’exceptionnel de prime abord si ce n’est que ces vidéos, regroupées par thématiques, sont populaires et d'actualité. L’utilisateur va donc choisir le contenu qu’il aime pour apprendre ou se perfectionner. Par exemple, j’ai pris beaucoup de plaisir - ce point est capital dans la formation et on l’oublie trop souvent - à m’exercer sur le discours mythique de Steve Jobs  What is Truly Important ? Avoir Steve Jobs comme professeur, c’est quelque chose ! Pour ce qui est de la technologie, le player vidéo est tellement simple d’utilisation qu’on l’oublie très rapidement. Il dispose d’une reconnaissance de la parole et permet de s’enregistrer lorsqu’on s’exerce à répéter les phrases. Le logiciel note ensuite l’expression, et indique les mots mal prononcés. Libre à l’utilisateur de recommencer jusqu'à une diction parfaite ou imiter à la perfection son idole ! Pour finir, la start-up bénéficie du soutien du fond Google Ventures, son avenir s’annonce radieux !^^ (Source : connecter.ca)

 
 

L'innovation pertubatrice

La création d’une innovation pertubatrice est le rêve de toute entreprise ou entrepreneur. Elle prend sa source au coeur d’un progrès technologique tellement innovant qu’il va créer une rupture technologique sans égale auprès des technologies existantes. Cette innovation pertubatrice va ensuite modifier les comportements d’usage des consommateurs et créer un nouveau marché. Ce fût le cas par exemple pour les téléphones portables. Mais comment trouver l’idée d'une  technologie de rupture ? En fait, c’est une question bien entendu de recherche et développement mais aussi de savoir poser la bonne question. Comme le souligne Scott Anthony, directeur de Innosight Venture, quand l’objectif est de trouver de nouvelles opportunités pour l’innovation il ne faut pas se demander que pouvons-nous faire de mieux pour nos clients actuels ? Mais comment allons-nous développer nos ventes en touchant des consommateurs que nous n’atteignons pas aujourd’hui faute de produits adaptés à leurs besoins et attentes ? La console Wii illustre parfaitement de tels propos. En effet, lors de la création de la console Wii, le PDG de Nintendo Satoru Iwata déclara : “quelques personnes dépensaient de l’argent pour leur écran, mais nous avions décidé de dépenser les nôtres dans l’expérience de jeux. C’est un investissement..non pour améliorer simplement le marché mais le perturber”. Ainsi est né la Wii une console innovante si simple d’utilisation qu’un enfant de deux ans peut jouer un match de football. On connaît aujourd’hui le succès commercial de cette console s’adressant à un public multigénérationnel.

Innovation et réseaux

Ci-dessous l'excellente présentation de Martin Dugage sur le rôle des réseaux et des communautés dans l'économie de l'innovation, et sur les dispositions que les chefs d'entreprises doivent prendre s'ils veulent voir leurs collaborateurs s'engager vraiment à leurs côtés. (via Heuristiquement.com)

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La malédiction de la connaissance

La connaissance peut-elle avoir un effet négatif sur l’innovation ? Scott Anthony dans un article de Bloomberg estime que les managers ayant un haut niveau de connaissances, font l’hypothèse que leurs clients en savent autant qu’eux : “managers who have spent their entire lives working in an industry often suffer from the curse of knowledge. They assume customers know more than they do. This curse can blind managers to opportunities and threats.” Scott Anthony s’appuie sur les théories des frères Heat parues dans Made to stick : why some ideas survive and others die. Un chapitre entier de cet ouvrage est consacré à la malédiction de la connaissance (the curse of knowledge). L’illustration donnée par les deux chercheurs est la suivante. Au cours d’une expérience, deux groupes ont été constitués : le camp de ceux qui écoutent et l’autre de ceux qui tapent. On a donné aux “tapeurs”, une liste de chansons populaires comme par exemple “happy birthday”. Il devaient taper ces airs connus sur une table - et non sur des bambous - et les “écouteurs” devaient deviner de quelles chansons il s’agissait. Les tapeurs étaient persuadés que leurs chansons seraient faciles à trouver. En effet, ils avaient pronostiqué qu’un “écouteur” sur deux reconnaîtrait la mélodie. Au final, le taux de réussite fut de ... 2,5% ! 

Comment briser cette malédiction dans l’entreprise ? En revenant aux fondamentaux, à savoir écouter ses clients tout en se demandant si l’idée vient de mon client ou de moi : “how do you break free from the curse of knowledge? Spending a lot of time with customers helps. The more you listen to what the customer says and doesn't say, the more you can make sure that your intuition is attuned to the customer's knowledge base. Recognizing the curse helps as well. Make a regular habit of asking questions such as, "Is this our view, or the view of our target customer ?" 

Un autre point me semble essentiel pour minimiser cette malédiction c’est de se pencher sur la théorie des jeux. Je prends bien entendu comme hypothèse que peu de personnes connaissent cette partie de la microéconomie et fera donc l'objet d’un prochain article..

La synectique

Selon William J.J. Gordon, les séances de brainstorming produisent des solutions trop rapides et avant même qu’un nombre suffisant de perspectives ne soient envisagées. Gordon propose de définir le problème d’une façon si générale que les membres du groupe n’ont aucune idée de la nature du vrai problème. Contrairement au brainstroming, les séances sont très longues et durent au moins trois heures. En effet, le chercheur américain s'appuie sur l'hypothèse que la fatigue joue un rôle important dans le déblocage des idées. 

Il décrit cinq principes sous-jacents à la méthode synectique : 

1- le report : il faut rechercher d’abord les points de vue plutôt que les solutions ; 

2- l’autonomie de l’objet : il faut laisser le problème prendre son propre envol ; 

3- l’utilisation de lieux communs : il faut mettre à profit le familier comme tremplin pour la nouveauté ; 

4- l'engagement et le détachement : il faut alterner c’est-à-dire examiner les détails d’un problème et prendre du recul afin de les voir comme des éléments d’un tout ; 

5- le recours aux métaphores et à l'analogie : il faut laisser s’établir des analogies entre des choses apparemment non pertinentes ou accidentelles, comme sources de nouveaux points de vue.

Le brainstorming

Les entreprises doivent innover, encore faut-il qu’elles soient capables de mettre en place et de stimuler l’émergence d’idées nouvelles. La technique du brainstorming ou remue-méninge est sans conteste la méthode de créativité la plus connue. Mise au point par Alex F. Osborn dans son ouvrage Applied Imagination les séances de brainstorming sont menées par des groupes compris de six à dix personnes. L’objectif du brainstrorming est d’avoir le plus d’idées possibles. A noter, toujours selon Osborn qu’il n’est pas recommandé d’inclure trop d’experts dans le groupe, parce que ces derniers ont souvent tendance à ne pas être assez souples lorsqu’ils abordent un problème ! Les séances devraient durer environ une heure et être tenue de préférence le matin. Pour avoir de très bons résultats, Osborn établi 4 règles : 

1- la critique est interdite : les commentaires négatifs sur les idées doivent être remis à plus tard ; 

2- l’excentricité est bienvenue : plus l’idée est extravagante, mieux c’est et comme le dit si bien le proverbe chinois “il est plus facile d’étouffer une flamme que de l’allumer.” ; 

3- la quantité est valorisée : plus il y aura d’idées et plus on augmente la probabilité d’en trouver de bonnes ; 

4- il est souhaitable de combiner et d’améliorer des idées : les participants devraient indiquer comment on peut combiner les idées des autres pour en trouver ou en former encore de meilleures.

Le chemin de l'innovation

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